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« Eh, attends. Moi pas stupide. Toi pas ogre. Toi petit homme grassouillet, bon pour faire griller. » _ Nyausz

 

Les Gruul sont les barbares de Ravnica, mais soyons tout de suite clairs : même s'ils partagent un goût prononcé pour la violence et se ressemblent par certains côtés, les Gruul et les Rakdos sont deux guildes très différentes, qui, en plus, se haïssent profondément. D'ailleurs, on ne peut pas, techniquement, parler de "guilde" dans le cas des Gruul, et c'est bien pour cela qu'on dit "les clans Gruul". Ces clans sont constitués, contrairement aux autres guildes, de personnes n'ayant jamais accepté de vivre dans une ville géante telle que Ravnica. Ils n'ont jamais rompu avec la vie sauvage et le nomadisme, et sont donc souvent rejetés par la société. Ils rassemblent tous les bannis et les exclus, et vivent en marge de ce monde qui les considère officieusement comme des inadaptés. Tous ces gens survivent en ravageant des quartiers entiers pour pouvoir s'y installer ensuite en les squattant. Une fois que leurs ressources sur place sont épuisées, ils recommencent... ils vivent dans le présent, ne font pas vraiment de projets, et encouragent vivement tout le monde à suivre leur exemple. Les Gruul (sans que la plupart d'entre eux n'aient assez de vocabulaire Ravi pour l'expliquer en détail aux citoyens) considèrent l'idée de civilisation comme une vaste farce, destinée à brider les désirs et surtout à donner aux faibles l'illusion que le pouvoir est à eux. Mais il ne faut pas croire qu'il soient tous des arriérés stupides. Crix, une messagère Izzet, en fait l'expérience dans Pacte des Guildesen découvrant que les tribus Gruul d'Utvara ont une véritable culture commune, et que leurs chefs, pour la plupart, sont loin d'être des abrutis. Revenons dix mille ans en arrière, au moment de la signature du Pacte. Les Gruuls étaient en ce temps-là la guilde du monde sauvage, une guilde noble chargée d'enrayer l'expansion de la cité en conservant des espaces sauvages et authentiques. Nous savons tous comment l'histoire s'est terminée. L'inertie inarrêtable du progrès et de la civilisation ôta aux Gruul leur raison d'être, et les autres guildes "vertes" commencèrent à revendiquer ce qui restait d'espaces naturels (Simic, Selesnya, etc). Ils n'avaient plus de rôle à jouer, et n'apparaissaient plus que comme des sauvages. Les Azorius commencèrent à les exclure en votant des lois limitant leur influence, et les Boros les considérèrent rapidement comme une nuisance. Le pire vint des Orzhov, qui en profitèrent pour réduire des clans entiers en esclavage. Privée d'un chef de guilde officiel, la guilde décentralisa son pouvoir entre plusieurs chefs locaux, ce qui entraîna des luttes de pouvoir. La guilde est désormais en morceaux et ne représente plus grand-chose. Mais après toutes ces années d'oppression et d'ostracisme, il y a encore une chose qui unit les Gruul : la soif de vengeance ! Ils n'ont peut-être pas de loi commune ou de système hiérarchique précis, mais cette idée les rassemble à travers tout le Plan. Rien ne rassemble plus qu'un ennemi commun, et quand l'ennemi commun est le monde entier, vous devenez rapidement, comme les Gruul, un enragé.

 

Les Gruul constituaient donc autrefois une puissante guilde, dirigée à leur grande époque par le cyclope géant Cizarzim, signataire du pacte des guildes, mais tout ce qui reste de lui aujourd'hui est une partie de son corps, le torse, que Svoghtir, le dieu-zombie, a utilisé pour renforcer son nouvel organisme. De nos jours, les Gruul forment donc une anti-guilde, regroupant un assemblage disparate de gangs, de bandes de pillards et de toutes sortes de mendiants éparpillés à la surface du Plan. Le clan le plus influent est dirigé par Borborygmos, un énorme cyclope qui écrase quiconque est en désaccord avec lui (entre autres). Le clan Psora est peut-être le plus représentatif des clans Gruul. Contrairement à un clan comme Brûlebranche, qui se rassemble autour d'un culte précis, ou à d'autres qui ont besoin de connaître leur histoire pour développer leur envie de vengeance, les Psora tirent leur rage de leur histoire personnelle. Le clan Psora est le clan qui rassemble les victimes directes des autres guildes; des anciens esclaves notamment, mais aussi des aveugles et des personnes mutilées. Cela leur suffit pour alimenter leur fureur. Les secteurs véritablement contrôlés (et non pas simplement occupés) par les Gruul sont des quartiers abandonnés, des ruines, et des décombres en tout genre que la végétation commence à reconquérir. Une vaste zone du quartier d'Utvara, nommée la Coque, est largement contrôlée par les clans gruuls, eux seuls ayant réussi à survivre et à s'adapter à une effroyable maladie qui y règne, la Peste Kuga. On peut résumer à cette formule les territoires occupés de façon permanente par les Gruuls : tous les territoires dénués d'intérêt pour toutes les autres guildes. Les Gruul s'habillent assez simplement, avec des vêtements et des armures de récupération. Certains Gruul portent des tatouages rituels pour signifier leur appartenance à la guilde. Ils semblent ne rien fabriquer, à part des armes de fortune bricolées avec des matériaux d'occasion (des pierres, des morceaux d'armures cassées, des os ou des défenses d'animaux). L'emploi "d'armes vivantes" est par contre très fréquent chez eux. Pour leurs raids, ils utilisent souvent des animaux quasiment sauvages, qu'ils envoient dans les bâtiments à conquérir. Ils utilisent également les guivres comme des bombes vivantes, en les attirant à travers les murs qu'ils veulent détruire. Plus rarement, ils utilisent des machines de guerre qui sont également un peu faites de bric et de broc, avec des matériaux de récupération.

 

Les Gruul ont une sorte de fête, Rauck-Chauv, nommée d'après le nom du fondateur du clan Ghor (un géant à deux têtes). A quelle date a-t-elle lieu ? Exactement à chaque fois qu'une autre guilde fête quelque chose ! Le festival du Pacte des Guildes sponsorisé par les Azorius, le jour de la Convocation des Selesnya, sont autant de dates idéales pour qu'un Gruul quelconque hurle "Rauck-Chauv !" et qu'une bande de barbares surgisse pour tout casser. En fait, Rauck-Chauv joue un peu le rôle d'une manifestation, servant à rappeler leur présence.

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